Par Isabelle Nivet
Un spectacle de La Débordante Compagnie. On l’a vu il y a deux ou trois ans au festival Les Rias, et on ne l’a pas oublié, même si aujourd’hui, ce principe de mêler la parole à la danse ne nous surprend plus. On ne l’a pas oublié parce que ce qui est dit là, tout nu, tout simple, c’est un état des lieux, mais aussi une vision personnelle, une façon d’être au monde aujourd’hui en termes d’écologie, au quotidien. La danseuse Héloïse Lafarge dialogue avec son propre texte :
« C’est mon histoire de danseuse, mon histoire de personne qui se questionne sur le monde à partir de sa pratique artistique, mon histoire de femme, mon histoire de militante, mon histoire dans cette société, mon histoire pour changer ma vie, mon histoire pour changer cette société », interprété par le comédien Antoine Raimondi, et on se prend une bonne claque dans la gueule. Pour son engagement sans pathos ni sermon, un engagement simple, qui parle de respect de la planète et des hommes qui l’habitent. Le texte est fort, le corps est juste, le spectacle nous parle, simplement, et nous l’entendons. On peut en ressortir bouleversé, sûrement plus fort, rassuré de partager certaines choses, contents de lire en scène une forme d’intégrité, de sincérité sans calcul : « Aujourd’hui,
je suis face à l’insoutenable et l’insupportable du présent. Nous sommes irresponsables face à l’état du monde et complètement dépossédés des outils nécessaires pour participer à la construction de notre société (…) Comment déposer sur mon corps la crise écologique, économique et humaine qui nous
traverse et que nous traversons ? J’essaye. Une rencontre entre les mots et le corps ».