Depuis des mois, dans nos oreilles, il y a cet album d’Arnaud Le Gouëfflec, « L’orage », sorti le 15 mai, dont on écoute des petits bouts ici ou là, en se disant à chaque fois « Mais qu’est-ce que c’est bien ». La musique, pour nous, c’est pas là qu’on va vous en mettre plein la vue avec […]
On aime bien découvrir des trucs vraiment nouveaux, et là, juste après le confinement, voilà que nous est arrivé un lien bien accrocheur. Un album autoproduit par trois ptit·e·s breton·ne·s – un collectif, disent-ils, et pas un groupe – qui fait roudoudou(x) dans l’oreille.
On a pris une bonne claque. Une claque de fraîcheur, une claque d’énergie, une claque de créativité, de culot, d’envie, de nouveauté, de travail, de sens, de justesse, d’écriture, de complicité, d’alignement. Et ça faisait longtemps, en danse, qu’on avait pas vu une identité aussi définie qu’ici, dans une jeune compagnie.
A la frontière entre abstraction et figuration, ce qui vient me chercher, moi, chez Semre, ce sont ces amorces de trait, d’un dessin qu’on pressent puissant mais qui ne va pas au bout de la figuration.
L’œuvre de Michel Thamin me fait penser à cette comptine que me racontait ma grand-mère en jouant avec mes doigts, les refermant au fur à mesure de l’histoire, comme si elle me confiait un secret à garder au creux de la paume. Michel Thamin, lui, passe son temps à nous transmettre des secrets, que nous ne savons pas forcément interpréter, mais qui font œuvre de viatique.
On n’a pas tout de suite compris son travail, à Yves Grouazel, et il nous a fallu du temps pour accepter à la fois de ne pas aimer son traitement de matière – pourtant sans faux pas, technique, efficace, mais voila c’est comme ça, nous on aime les coups de pinceaux et la facture classique, alors que Grouazel, lui, il teste les réactions, les produits, les effets – et en même temps de partir totalement et inconditionnellement dans la proposition de voyage immobile qu’il nous fait.