Bengue
« Bengue », vu du Sud, c’est le Nord. À lui seul, ce mot qu’on entend souvent en Afrique de l’Ouest est synonyme d’Europe, et évoque les migrations qui ont porté les pas de ceux qui y cherchaient une vie meilleure. C’est à eux, et à leurs enfants de culture métissée, afropéens, qu’a voulu rendre hommage le tromboniste Fidel Fourneyron, qui n’aime rien tant que faire voyager le jazz en le mariant aux musiques qui défient les oreilles d’ici et aiguisent son appétit.
Fidel a proposé à de jeunes auteures et auteurs de la diaspora afro-caribéenne (Penda Diouf, James Noël, Blick Bassy...) de faire entendre d’autres mots que ceux que les politiques européens exploitent comme autant de bombes à retardement.
Dans ce songbook porté par la chanteuse Emma Lamadji, chaque chanson, en français, bassa, sango, wolof, créole, noushi, lingala... fait découvrir au spectateur un éclairage différent, une histoire particulière.
Le septet repose notamment sur les percussions et la belle gémellité des balafons des sœurs Melissa et Ophélia Hié et du marimba de Vassilena Serafimova. L'écriture orchestrale fait entendre la polyphonie de l'Afropéanité où se mêlent voix, balafons, marimba, percussions, violon (Clément Janinet), contrebasse (Thibaud Soulas) et trombone (Fidel Fourneyron).