Carmina Burana
Claude Brumachon réunit sur scène les 22 danseurs du Ballet du Grand Théâtre de Genève pour proposer une version singulière et indéniablement engagée de cette cantate scénique signée Carl Orff.
On y décèle, d’entrée de jeu, la griffe du chorégraphe : sa quête d’absolu, de vérité autant que de beauté dans une recherche du geste juste et d’une esthétique de l’épure, d’une incroyable virtuosité expressive. Son langage est celui des corps. Sa matière ? L’homme et le monde dans lequel il évolue. Et ce qu’il garde de l’oeuvre, rendue célèbre par son choeur liminaire O Fortuna, repris à la fin, comme pour symboliser le perpétuel retour, ce sont les grandes questions métaphysiques qu’elle met en scène et dont le chorégraphe soulève l’utilité immédiate.
Carmina Burana est une pièce ambivalente. À la fois noire et solaire, l’oeuvre fait affleurer la tragédie humaine et la perdition mais dans le même temps, à travers la présence bienveillante des déesses, fait jaillir l’espoir, la beauté ainsi qu’une possible harmonie.