Une rencontre entre Guillaume Chartin et Jean-Louis Le Vallégant, à la Tavarn, bien sûr…

Kafé Zibraltar est un collectif d’amis musiciens initialement réuni en soutien à Falmares, poète Guinéen de 17 ans. Son OQTF (obligation de quitter le territoire français) convoque leur rencontre en 2021. Cet engagement poétique déclenche trois séquences qui affinent leurs envies. Elles définiront les nécessités liées à la conjugaison de leurs différences. Musicienne, musicien, poète, entendent pousser leur musique vers « l’Archipel », concept du poète et philosophe martiniquais Édouard Glissant. Glissant évoque une conception dynamique de l’identité qui n’existe que par la mise en contact des différences, lesquelles ne cessent d’échanger et de se métamorphoser.

Comme une ode à la bâtardise, Kafe Zibraltar trouve dès lors écho chez des partenaires, mécénal (Fondalor), culturel (le Trio.s à Inzinzac Lochrist, l’Estran à Guidel, Maison Glaz à Gâvres, La Criée à Port Louis) et médiatique (Radio Balise), le tout conjugué au toujours complice, Joël Jouanneau. Toute et tous issus de terreaux musicaux différents : jazz, musiques ethniques, pop… Toute et tous chanteurs, les membres du collectif ont à cœur d’approcher, durant ces temps de maturation, leur singularité : un ailleurs solidement ancré ici.

Aux manettes des mots Titwann carbure au maloya et débite le Fonkèr (traduire par le fond du cœur) réunionnais. Créolisant, il écrit depuis l’âge de 15 ans avant de s’investir dans l’humanitaire. Lui, parle d’engagement poétique, de résilience lumineuse et de joie comme moteur pour tenir sur la longueur. À ses côtés Guillaume Chartin, le frangin guitariste producteur, auteur de carnets de voyages ; Franck Le Masle, entendu aux claviers du Badume’s band ; Yanis Le Masle, fils de Franck, à la batterie ; le sonneur de trompette Youn Kamm ; et dernière recrue, Eva Montfort à la basse.

La résidence qu’ils entament à l’Estran de Guidel en ce début mai débouchera sur un concert « feu d’artifice » de rock métisse, rapport d’étape d’un temps de travail étalé sur deux années. « La preuve sincère de notre travail » dira Guillaume Chartin. La musique et les textes sont là, restent à concrétiser les pistes de travail, structurer l’ordre des morceaux du set, pour « Archipeliser » encore davantage la chance de leur différence : le contenu d’une proposition déjà hautement singulière.

Regarder le clip tourné à Lorient avec la compagnie Eskemm ICI