Les Grées et Rochefort-en-terre. Rando et galeries
Par Isabelle Nivet. Avril 2021
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Une journée à Rochefort-en-terre entre rando et balade arty.
L’idée, au départ, c’était pas Rochefort-en-terre. L’idée, c’était Les Grées, ce massif montagneux miniature, qui surplombe Rochefort-en-terre, son balcon. Petite montagne, petites crêtes, petites landes, petits chemins, il faut parcourir Les Grées au ralenti pour avoir l’impression de faire des kilomètres, mais, ah, quel bonheur pour une Pyrénéiste, de retrouver un peu de dénivelé – même pas 100m, je le crains – mais du caillou, du sentier, une petite sensation de hauteur, et, en choisissant bien son emplacement, l’impression d’être loin de tout. Une impression qui ne dure pas, impossible de se perdre dans Les Grées, sauf si on part, comme nous, du mauvais côté, dans une partie supposée dangereuse.
Les topos existants sur les sites de rando ne sont franchement pas terribles, on vous conseille donc d’utiliser la carte IGN 1021SB et de se caler sur le GR38. Et de vous perdre un peu (ça va pas être facile) pour avoir l’illusion d’être en montagne. Bon, nous on ne s’est pas vraiment perdues, on n’a pas fait la boucle idéale, mais on est passées dans le secteur qu’on voulait absolument traverser, cette lande à la Jane Eyre, le secteur des Ardoisières, où crocs de pierre dressés surgissent entre bruyères et pins. Sauvage, puissant, et très très beau.
Bon, l’idée c’était de passer la journée à marcher, mais au passage, Rochefort nous a happées. Moi, j’étais restée sur le souvenir d’un très joli village, mais un peu décor de cinéma, attendant que les autocars de voyages organisés déversent des troupeaux de retraités dans des magasins vendant du Kouign-amann et des figurines d’Elfes des bois. Est-ce que l’élection en 2016 comme « Village préféré des Français », dans une émission de télévision de France 2, a fait gagner des sous à la municipalité, ou y-a-t-il quelqu’un qui s’est réveillé au conseil municipal ? Mais la ville a changé, à la recherche probable d’un peu plus de sens, en créant un parcours d’artistes et d’artisans d’art, plutôt bien gaulé. Par une signalétique créative, avec de jolis fanions rouges, par le choix d’artistes qui travaillent sur place, par une sélection plutôt exigeante (on n’a pas pu rentrer dans tous les ateliers, alors soyez indulgents si jamais vous tombez sur des horreurs) sans être perchée.
Nous on a bien aimé les sculptures filaires de Catherine Gontier (Atelier G), qui, même si on a déjà vu ça douze mille fois, maîtrise avec talent le volume, et crée des choses assez poétiques, végétales ou quotidiennes. Et on a bien accroché sur l’univers d’Anne de Villèle, qui travaille la céramique et la broderie, mais surtout – ah oui ! – le dessin et l’aquarelle, dans une patte contemporaine très graphique, mêlant l’organique, le motif et le végétal, qu’on vous engage vivement à découvrir… D’autant plus que l’atelier en lui-même est un petit bijou perché sous les toits, qu’on atteint en traversant une courette fleurie toute choupinette et en montant un petit escalier digne du village de Peau d’âne…
Et la petite carotte de la balade, c’est la librairie Sainte-Hortense, si so british qu’on se croirait dans The Bookshop. Ravissante maison aux décorations de céramique et volets bleu canard, posée sur la terrasse d’un jardin en hauteur, on s’attend à y trouver l’intégrale d’Agatha Christie mais que nenni, une bonne sélection gentiment engagée, féminisme, écologie, culture, et un bon rayon BD et romans graphiques.
Enfin, on terminera avec les minijardins à la Française du château, ses petits buis taillés, sa belle terrasse vue sur les toits du village, sa jolie façade renaissance, qui s’en sort bien, malgré de multiples rénovations et reconstructions, et garde une âme. L’allée qui y mène file droit le long de ses grands platanes, une légère montée romantico-rousseauiste, très promenade du dimanche. Charmant.
Pour les aventuriers, on vous signale aussi le Naïa Museum « Musée des arts de l’imaginaire », qui présente des œuvres un peu barrées/dark/SF à la Giger, qu’on n’a pas visité et dont les collections semblent quand même un brin poussiéreuses, mais dont la visite doit pouvoir plonger dans une ambiance de Fantasy un peu zarbi, possiblement marrante.
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